Aperçu durant l’enfance, ouvert à l’adolescence pour sa bande-dessinée, consulté pour des conseils familiaux, apprécié pour ses valeurs: L’Echo IllustréEcho Magazine depuis 1997 – a accompagné plusieurs générations de nombreuses familles romandes, défiant le temps et l’espace.

Isabelle Rimaz a découvert l’Echo Illustré à l’âge de 5 ans. PCN

C’était probablement à Vevey (VD) en 1950, elle avait alors 5 ans. Isabelle Rimaz se souvient qu’elle regardait avec curiosité les images de L’Echo illustré. Et que son frère découpait les pages de la bande-dessinée pour reconstituer toute l’histoire. A l’adolescence, l’hebdomadaire disparaît de son champ d’intérêt avant de réapparaître dans le salon de ses beaux-parents. Jeune mariée, elle habitait la même maison. «Ce magazine faisait partie de notre quotidien. Un jour, mes beaux-parents nous ont parlé d’un abonnement à renouveler et mon mari et moi l’avons repris», raconte Isabelle Rimaz qui nous reçoit dans la maison familiale à Domdidier (FR).

La catholique pratiquante est particulièrement attachée au commentaire de l’Evangile, «une source d’espérance». «Je lis le texte avant la messe, parfois après. Dans un monde remettant tout en question et avec trop de mauvaises nouvelles, j’y trouve de quoi me nourrir et répondre à mes questions», confie-t-elle en proposant des leckerli maison. A la veille de ses 80 ans, Isabelle Rimaz constate qu’elle a de plus en plus «besoin de quelque chose à quoi se raccrocher». Même si elle se dit heureuse et comblée par les visites régulières de ses quatre enfants, onze petits-enfants et deux arrière-petits-enfants.

Ancienne bénévole à Caritas et depuis 2007 aux Magasins du Monde, Isabelle Rimaz apprécie aussi les articles de société qui la font voyager et l’ouvrent à d’autres réalités. Ce n’est qu’à partir de la retraite qu’elle a pris le temps de s’y plonger vraiment, occupée autrefois par une exploitation agricole ayant compté jusqu’à 5200 poules pondeuses et une grande tablée à nourrir et à élever. Récemment, elle a vu un de ses fils feuilleter l’Echo posé sur la table de la cuisine. «Nous n’avons jamais parlé du journal. L’heure est peut-être venue de le faire.»

La force de l’habitude

Comme Isabelle Rimaz, David Calpini a rencontré L’Echo Illustré enfant. A 63 ans, il se souvient avoir vu des exemplaires sépia dans le chalet familial aux Mayens-de-Sion. «Ma grand-mère s’y est abonnée en 1930», déclare celui qui nous accueille chez lui à Genève. «Aujourd’hui encore, après avoir lu l’Echo durant la semaine suivant sa parution, nous le montons au chalet, poursuit sa femme Patricia attablée à ses côté, un café à la main. Nous terminons de le lire et nos invités peuvent le feuilleter.» Elle conserve les articles intéressants, les autres alimentent le feu de la cheminée.

Lucie Resplendino a retrouvé des exemplaires appartenant à sa mère dans son grenier. PCN

Si sa grand-mère et sa mère étaient abonnées essentiellement pour le contenu religieux du journal, David aime plutôt «les mots fléchés, les sujets de société, les grands reportages, les critiques de livres et de films»; Patricia apprécie de découvrir les réflexions portées par l’édito et le Trait libre. Le couple dit être abonné à de nombreuses revues, trop pour avoir le temps de tout lire. Pourquoi rester fidèles à l’Echo? «Il faut savoir que c’est la mère de David qui nous a fait cadeau d’un abonnement à Noël quand nous étions trentenaires. Nous nous sommes habitués à sa présence et en sommes satisfaits», répond Patricia.

Rosette Calpini – décédée en novembre – aura réussi à faire essaimer le magazine de 95 ans et à l’ancrer auprès des plus jeunes générations.

En plus de son fils, elle a offert un abonnement à sa fille Nathalie et à sa petite-fille Julia. Toutes deux vivent sur la côte est des Etats-Unis et continuent de se faire livrer leur journal en version papier. «Julia utilise le journal pour pratiquer le français avec ses quatre enfants», rapporte David. Ses deux filles à lui, trentenaires et indépendantes, ne reçoivent pas l’Echo. «Quand elles viennent à la maison, elles aiment lire la bande-dessinée. On était fans de Cédric», indique-t-il. «S’il y a un article qui pourrait les intéresser, par exemple sur l’éducation des enfants, on le leur transmet. Leur emploi du temps est trop rempli pour lire le magazine», complète Patricia. Sans doute n’auraient-elles pas le temps non plus de participer aux voyages organisés pour les lecteurs, contrairement à leur grand-mère. «Ma maman a découvert l’Arménie et la Terre sainte avec Albert Longchamp comme guide», conclut David.

Faire rayonner le journal

«Regardez ce que j’ai trouvé dans le grenier après votre appel!» Dans son appartement à Brent (VD), Lucie Resplendino pose une pile d’une vingtaine d’Echo Illustré sépia devant elle. «C’est sûrement ma mère qui les a laissés là-haut. Elle était abonnée au journal parce qu’elle était catholique. C’était sa source et son appui. Quand elle est décédée en 2003, j’ai repris l’abonnement.» La Vaudoise de 93 ans s’intéresse aussi aux pages religieuses qui l’aident par exemple à choisir les chants pour son groupe de prière de Taizé; elle a récemment commencé à découper les commentaires pour en constituer un catalogue. Lucie Resplendino le trouve «très complet politiquement», apprécie les jeux et aime s’inspirer des recettes de cuisine.

Ce matin, souvent comme chaque semaine, elle a échangé par téléphone avec son fils aîné qui habite en Australie. «Il a vécu à Hong Kong, à Toronto et à Shangaï. J’ai souscrit un abonnement pour lui lorsqu’il s’est enfin installé à Sydney, évoque-t-elle en riant. Il est resté proche du coin de son enfance. Je lui parle beaucoup de la Suisse et nous discutons parfois d’articles parus dans l’Echo. Un de ses enfants le lit quand il va chez lui.» Yves, le fils cadet de Lucie, qui vit dans la même maison à Brent, dévorait Tintin enfant. «C’est ma faute s’il ne le lit plus, j’oublie de le lui donner!» Lucie Resplendino a fait cadeau d’un abonnement à sa paroisse à Clarens, à un EMS de la région et à deux nièces. «L’une d’elles a eu une vie compliquée. Je me dis que ça lui fait un support chrétien. Elle ne m’a pas dit qu’elle n’en voulait plus!»