Plusieurs lectrices ont répondu à notre appel à partager leurs premiers souvenirs de lecture lancé dans l’Echo Magazine no 48 du 30 novembre.

Plusieurs livres ont marqué mon enfance dont bien sûr l’illustre Petit Prince. J’aimerais vous parler ici du premier livre que j’ai choisi en toute autonomie à la bibliothèque de mon quartier. Il s’agit du Miracle du Fuji Yama. Ce livre parle d’un petit garçon japonais aveugle qui part en pèlerinage au mont Fuji dans l’espoir de recouvrer la vue. Ce livre a été une vraie découverte de la culture japonaise et je garde aujourd’hui le rêve de pouvoir visiter le Japon. La cécité du héros a aussi suscité beaucoup de questions en moi sur la différence, ce qui explique peut-être le choix de mon métier. Aujourd’hui encore, je garde un excellent souvenir de cette lecture. En espérant avoir éveillé votre intérêt.

Sandra Polidoro, Genève

Je suis née en 1947. J’ai appris à lire avec Mon premier livre, en première année d’école primaire, avec la méthode «alphabétiquesyllabique» où les b et les d , les p et les q étaient bien distincts et ne constituaient aucun piège pour les dyslexiques! L’apprentissage était très progressif, facilité par des assemblages de lettres et de syllabes logiquement juxtaposées: p + a = pa = papa, … Nos premiers exercices d’écriture étaient précédés de grands mouvements en l’air et devant nous avec le bras droit figurant l’ordonnance et le sens des signes ‘o’ et des barres que nous apprenions à lier. De là nos écritures arrondies et harmonieuses, qui ont disparu avec les exercices «libres» de «bâtons» et de «ronds» faits par les écoliers d’aujourd’hui, livrés à eux-mêmes pour les tracer «n’importe comment»… sans parler de la tenue à proprement parler du crayon ou du stylo ni de la «bonne» main qui écrit! Pour en revenir à la lecture, il existait bien les petites brochures OSL (Œuvre suisse des lectures pour la jeunesse) qui ont fêté leurs 85 ans cette année! Elles n’étaient pas très nombreuses dans les années 1950. Et elles circulaient lentement… au vu du nombre d’élèves à satisfaire dans une classe! Mon papa était déjà un «tout bon» pour les mots croisés, et il me laissait feuilleter son dictionnaire Larousse. J’aimais beaucoup les petites illustrations et j’étais curieuse de savoir de quoi il s’agissait… donc, je lisais! Voilà le livre de lecture de mon enfance. Avant que je me «passionne» pour les épisodes de Sylvie, hôtesse de l’air, que j’allais réclamer chaque semaine (oui, oui! La passion est impatiente!) chez le libraire à côté du collège! Et je peux encore vous dire l’émotion que j’ai ressentie en redécouvrant le Larousse de mon papa dans sa bibliothèque après son décès avec en couverture la femme qui souffle sur un akène de pissenlit! Les noms communs en première partie, les pages roses avec les citations latines et classiques, et les noms propres en dernière partie! A cause d’internet, il repose maintenant dans mon propre grenier… 

Monique Schafroth, La Coudre (VD)

Le livre qui a marqué mon enfance, le voici: Les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur. Je l’avais reçu de je ne sais plus qui. En tout cas, je l’ai lu et relu et on me l’a lu et relu pendant plusieurs années. Il me fascinait! Je me retrouvais dans cette Sophie espiègle, téméraire et désobéissante… Pas dans ses mensonges ni dans quelques-unes de ses cruautés envers les animaux, par contre! Des bêtises incroyables que jamais je n’aurais osé faire. Ma lecture personnelle était bien différente de celles des adultes, ma maman ou des tantes, qui m’en faisaient la lecture. Car avec elles, j’avais droit à des recommandations et des «tu ne dois jamais faire comme cette Sophie… regarde ce qui arriverait…». Et moi je me revois les écouter attentivement tout en trouvant cette Sophie tellement incroyable. Voilà quelques bribes de souvenirs datant d’il y a 50 ans. J’en ai 60 aujourd’hui, mais dernièrement je me suis offert l’édition en A3 des Malheurs de Sophie. Rien ne passe vraiment de ce qui est inscrit au fond de soi… Merci à toute l’équipe de l’Echo pour les beaux articles et les sujets souvent intéressants. Accrochez-vous pour que ça continue! 

Marie-Claude Favre, Etagnières (VD)