A l’approche de la votation fédérale du 9 juin, ce lecteur revient sur les difficultés que rencontre le système de santé, abordées dans l’éditorial et l’article intitulé «Une ‘machine boulimique’ qui pèse lourd», tous deux parus dans l’Echo Magazine n°20 du 18 mai.

Tout le monde s’accorde à reconnaître le besoin de réforme urgent de notre assurance-maladie. Sans véritable garde-fou, notre système de santé est en effet sorti de la route, c’est-à-dire qu’il a quitté les bonnes pratiques. Ce sera au Conseil fédéral et aux Chambres d’y remédier, sachant que la finalisation et la mise en place de la nouvelle mouture seront longues. La récente démarche intempestive et arrogante de la clinique genevoise de La Tour face au Groupe Mutuel a été un signe clair: elle a allumé un feu qu’elle s’est empressée d’éteindre aussitôt. Une autre grande clinique genevoise a procédé de la même façon il y a quelques mois, c’est-à-dire unilatéralement et au détriment des assurés. Les cliniques ne sont toutefois pas seules à être pointées du doigt; les fabricants de médicaments et certains médecins spécialistes le sont aussi. On a la nette impression que ce petit monde de financiers se tient par la barbichette! Quant aux notes d’honoraires des médecins, il est indispensable de les simplifier par gain de clarté. On pourrait y adjoindre le temps de la consultation dans un but statistique, ce que les médecins vont refuser – on devine pourquoi. Assurés et assureurs sont donc bien conscients de l’extrême sensibilité financière de leurs partenaires et ces négociations seront longues et difficiles. Personne en effet n’est prêt à gagner moins qu’avant. Il faudra donc essayer de trouver des personnalités dont l’autorité est reconnue et acceptant de mettre les mains dans ce panier de crabes. Pas facile! Un des meilleurs connaisseurs genevois du domaine de la santé est à ma connaissance Mauro Poggia dont l’indépendance d’esprit et le pragmatisme furent largement reconnus lors de la pandémie.