Le changement, ce n’est pas maintenant. On se fait toujours autant la guerre dans le monde: l’institut de recherche sur la paix à Oslo a compté 61 conflits entre Etats en 2024. Auxquels s’ajoutent les affrontements ne mettant pas aux prises deux armées gouvernementales. Les chiffres compilés ont été publiés le 11 juin. Deux jours avant qu’Israël, convaincu que la meilleure défense est l’attaque, ne juge opportun de viser l’Iran. De peur qu’on ne l’oublie, peut-être, le Liban, la Syrie, la Cisjordanie et Gaza étant devenus un bruit de fond. Comme la radio dans l’auto.
Ma foi, ce qui se répète trop ennuie. Ainsi en va-t-il de la grève des féministes et des femmes, qui quelquefois sont les mêmes, le 14 juin. A en croire les éditions du lundi suivant, les journaux romands se sont, pour la plupart, lassés de les entendre réclamer l’égalité. Un concept chimérique, il est vrai, dont ni 1789 ni 1917 n’ont laissé un bon souvenir. Il faudrait chercher mieux: la justice. On pourra toujours expliquer une inégalité, mais tentez donc de justifier une injustice! Bon, cela se fait déjà, réclamer la justice. Avec peu de succès.
Et nous n’en attendons guère plus. Pour preuve, nous manquons d’enthousiasme à nous donner rendez-vous dans dix ans pour en parler. Même jour, même heure, mêmes bombes, mêmes slogans… Grand peut être le sentiment d’échec et d’impuissance. Toutefois, ne désespérons pas. Bien sûr, la violence et l’injustice s’insinuent dans notre quotidien avec une détestable régularité. Mais la bonté et la beauté aussi.
Un exemple: entre 4000 et 5000 personnes donnent de leur temps ce mois de juin lors de la Fête fédérale de gymnastique à Lausanne. Combien de bénévoles l’ont fait et le feront lors des girons de jeunesse ou de musique que les beaux jours ramènent chaque année? En se mettant au service des autres, ils contribuent à faire de ce monde un monde meilleur, et à réitérées reprises également. Cela ne règle certes rien au Proche-Orient, mais c’est déjà quelque chose. Ne serait-ce que si, en pensant à eux, vous vous dites aujourd’hui que tout n’est pas perdu. C’est un bon début. Non?