Ce lecteur, aumônier à l’hôpital psychiatrique de Malévoz, en Valais, s’exprime sur l’article intitulé «La sainte des fous» publié dans l’Echo Magazine no 50 du 14 décembre.

La chapelle de l’hôpital psychiatrique de Malévoz, dédiée à sainte Dimpna, est un haut lieu spirituel de ressourcement et non de stigmatisation. Dès lors, comment ose-t-on parler de «sainte des fous» dans un journal qui se veut chrétien? La discrimination a des conséquences négatives sur la santé mentale. Elle engendre de la souffrance avec des conséquences psychologiques et sociales plus ou moins graves comme le manque d’estime de soi, la tendance à se dénigrer, le sentiment de honte ou de culpabilité, la solitude et l’isolement social, la dépression et parfois le suicide. La Constitution fédérale contient une interdiction explicite de discriminer. Parmi les critères discriminatoires, l’article 8 cite la déficience corporelle, mentale ou psychique. Un certain Jésus passait pour fou à son époque en raison de ses actions et de ses paroles qui étaient en dehors des normes sociales et religieuses de l’époque. Où sont ses disciples aujourd’hui? Peut-être parmi celles et ceux qui méditent cette phrase de saint Paul: «Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes».