Ce lecteur se souvient d’un événement historique, l’inauguration du barrage de Rossens, qui avait fait l’objet d’un article intitulé «Le lac de la Gruyère» dans l’EM (ou plutôt EI) 43 du 23 octobre 1948.
Il y a 75 ans, le jeudi 14 octobre 1948, les travaux étant pratiquement terminés, entouré de toutes les hautes personnalités de l’Etat ainsi que des représentants des cantons voisins et d’une foule immense, Mgr Charrière, évêque du diocèse, mitré et crossé d’or bénissait le barrage de Rossens, fierté des Entreprises Electriques Fribourgeoises. Quatre ans ont été nécessaire pour construire sur la Sarine ce mur de béton qui allait, contre la volonté d’une partie de son peuple, provoquer une transformation heureuse du paysage de la Gruyère. De ce fait, cette région a pu figurer sur les guides de voyage avec une étoile de plus. Signalons que l’Echo Illustré a réservé trois pages à cet important évènement et que le village de Rossens, isolé et inconnu par le passé, est devenu un lieu touristique intéressant puisque les dimanches suivants l’affluence était si nombreuse que les autorités ont dû établir sur le barrage un sens unique à certaines heures. Je me souviens encore des vifs débats se rapportant au nom du futur lac. Un député de la région, militant pout le nom de lac d’Ogoz, avait même déposé une motion au Grand Conseil allant dans ce sens. Cinq ou six noms figuraient sur la liste et La Liberté avait lancé une enquête auprès de ses lecteurs. Finalement ce fut le nom de «Lac de la Gruyère», le plus suggestif, qui fut adopté.