Si l’on peut être d’accord sur le fait que la position européenne a souffert d’ambivalence, notamment sur la question de l’aide militaire, on ne peut que s’étonner de vos propos sur la responsabilité de cette guerre.

A vous lire, ce sont les sanctions européennes qui auraient entravé le dialogue avec la Russie et cette guerre ne serait in fine que le fruit d’une volonté de l’Occident d’en découdre avec cette dernière.

Permettez-moi d’en douter, tout comme l’immense majorité des pays de l’ONU (à l’exception de la Biélorussie, de la Corée du Nord, de l’Iran et des Etats-Unis…). Depuis plus de vingt ans la Russie mène une guerre contre l’Occident à coups de campagnes de désinformation, d’immiscions dans les processus électoraux et de conquêtes territoriales. Elle soutient activement les mouvements d’extrême droite en Europe ainsi que le régime autoritaire de M. Orban en Hongrie, accueille M. Bachar el-Assad après l’avoir défendu en écrasant la révolte syrienne et enfin tente d’envahir l’Ukraine voici trois ans.

L’idée que cette guerre est une guerre par procuration de l’Occident contre la Russie fait partie de la propagande russe. Le fait que ce narratif vienne d’être repris par l’administration américaine tout comme l’ensemble des thèses russes à l’égard de l’Ukraine (Zelensky est un dictateur, etc.) me semble surtout confirmer un rapprochement idéologique entre ces deux pays, bien plus qu’une volonté de paix.