Ces lecteurs reviennent sur les courriers de Jean Ducrest paru dans l’Echo Magazine n°39 du 28 septembre et de Carla Delaloye publié dans le n°41 du 12 octobre concernant les révélations de l’abbé Nicolas Betticher.

Quelle hargne dans vos propos à l’égard de Nicolas Betticher, «fonctionnaire de Dieu de notre époque». A vous lire, on pourrait croire qu’il eût mieux valu garder le silence et continuer à dissimuler les nombreux cas d’abus couverts par l’Eglise. Nicolas Betticher a au moins eu le courage de parler, avec le risque que certains esprits mesquins le soupçonnent de vouloir se venger de son éviction du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. A notre connaissance, il est heureux et très apprécié dans sa paroisse de Berne. Son intervention dans l’affaire des abus vise avant tout à aider à créer les conditions adéquates pour que justice soit rendue aux victimes. Elle s’inscrit dans la direction qu’il poursuit depuis des années, avec notamment son livre Malgré tout, pour tenter d’améliorer les structures et la marche de l’Eglise (importance accrue du rôle des femmes, séparation des pouvoirs, etc.). S’il a rédigé une lettre dont on a beaucoup parlé, c’est que ses précédents appels n’ont eu aucun écho auprès de la hiérarchie. Ainsi que Nicolas Betticher l’a déclaré dans l’interview accordée au 19h30 le 10 septembre, il ne s’agit pas dans cette pénible affaire d’œuvrer les uns contre les autres, mais ensemble. Il a d’ailleurs reconnu avoir pu lui aussi commettre quelques erreurs dans le traitement des cas d’abus auxquels il a pu être confronté. Ce n’est pas avec des propos blessants et insultants qu’on aidera l’Eglise à faire le cheminement nécessaire pour que justice soit rendue aux victimes d’abus et pour que cela ne se reproduise plus.