Ce lecteur s’exprime sur l’article intitulé «Rhône mal-aimé, bisses célébrés» paru dans l’Echo Magazine no 28 du 13 juillet.
Les bisses, ces chemins d’eau portant les nouvelles du vent et de la montagne. Avant les grands barrages et les chutes amazoniennes, l’eau des montagnes valaisannes empruntait le chemin des écoliers et des charpentiers. Il fallait arroser un village, un hameau, un pâturage. Le bisse était l’eau vive cachée sous le rocher incurvé, le canal en bois conduisant la flotte transparente venue d’un glacier ou d’une source gardée par un mage de la montagne qui la distribuait selon son bon vouloir. Remis en eau, certains bisses redonnent le bruit de la vie et vont tête baissée vers un village, une fontaine, une maison qui les attend. Messagers de fraîcheur, ils étaient la vie simple. «Tu avais soif, tu buvais. Il suffisait de se pencher pour être le loup et l’agneau, à tes risques et périls.» Les bisses venaient d’en haut pour dire à leur façon que les gens des villages perdus se portaient bien et avaient l’âme claire. Allons au bisse, compagnons, nous laver la tête et nous rafraîchir le cœur et la mémoire!