Ce lecteur revient sur le trait libre de l’Echo Magazine no 44 du 2 novembre et sur une lettre de lecteur publiée dans l’Echo Magazine no 48 du 30 novembre.

A 20 ans volontaire dans un kibboutz, biberonné à la propagande pro-israélienne, j’ai visité Gaza il y a 47 ans. J’ai découvert la réalité derrière le miroir, tout en restant sensible au drame du peuple juif, avec dans mon entourage un rescapé de l’Holocauste sauvé par un curé belge. J’ai visité cinq fois Auschwitz, notamment avec des survivants. Donc pas de soupçon d’antisémitisme, comme l’instillent des lobbies discréditant ceux qui refusent de voir les Palestiniens comme des Untermenschen, des sous-hommes, à l’instar d’Ayelet Shaked. L’ancienne ministre de la Justice de Benyamin Netanyahou, les qualifiant de «serpents», propose de transformer Gaza en terrain de foot «avec l’aide de Dieu et de l’armée israélienne» après l’avoir vidé de ses 2,2 millions d’habitants. Ces velléités d’épuration ethnique ne sortent pas seulement de l’esprit égaré d’une ultranationaliste. Elles émanent aussi du ministère israélien du Renseignement conseillant de déplacer la population de Gaza en Egypte… sans espoir de retour! J’apprécie d’ordinaire la prose d’Etienne Barilier, mais dans son trait libre dans l’Echo Magazine du 2 novembre, il a dérapé! Le pire était à venir: Marc Früh, le 30 novembre, écrit qu’«Israël a fait 100% du chemin de la paix!». Pour ce membre de l’Union démocratique fédérale (UDF, parti d’évangéliques fondamentalistes allié de l’UDC), l’existence d’Israël «est la preuve de l’action de Dieu dans le monde». Il est bien prétentieux de convoquer Dieu et les Ecritures pour justifier les actions de cet Etat.

Je me rappelle, dans les années 1990 à Beyrouth, le visage résigné du président libanais Elias Hraoui me sortant une liasse de résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU, à commencer par la 194 sur le droit au retour des réfugiés palestiniens, du 11 décembre 1948, et toutes les autres qui ont suivi, toujours rejetées par Israël et son parrain américain. Israël a-t-il vraiment fait «100% du chemin de la paix!»?