Ce lecteur fait écho à la lettre de Jacques Berset publiée dans l’Echo Magazine no 49 du 7 décembre évoquant le conflit israélo-palestinien.
Comme Jacques Berset, j’ai travaillé quelques semaines dans un kibboutz, avant la guerre des Six Jours (1967). Comme lui, je suis allé à Gaza après cette guerre, alors qu’Israël contrôlait cette bande de terre et qu’il s’y produisait un attentat à peu près chaque jour. C’était en 1970 et, dans une yeshiva de Jérusalem, j’avais demandé si Israël allait restituer les territoires conquis à la faveur de ce conflit. Réponse: Dieu nous a donné ces territoires, nous ne pouvons donc pas les rendre. Dans l’autre camp, des combattants m’ont assuré à la même époque qu’ils allaient l’emporter, car leur cause était juste. Deux causes justes opposées, incompatibles? Ou, selon un philosophe italien, deux peuples traumatisés incapables de soigner leur douleur? Les juifs victimes des nazis, les Palestiniens de la Nakba, l’expulsion de leur terre lors de la création de l’Etat d’Israël (et de ce qui s’en est ensuivi). Chacun avec une soif de vengeance. Deux peuples aspirés dans une spirale de violences avec un paroxysme auquel, horrifiés, nous assistons depuis le 7 octobre. Cela malgré des efforts de dialogue méritoires, mais minoritaires, dont j’ai aussi été témoin. Efforts maintenant submergés. Au-delà de ces deux peuples, n’est-ce pas une bonne partie de notre humanité, la plus nantie, dont je fais partie, qui est malade? Alors que nous sommes confrontés aux périls provoqués par le réchauffement climatique, nos dirigeants ne trouvent rien de mieux à faire que de fourbir leurs armes. Et d’hésiter, à la COP28, à prendre des décisions pour préserver l’avenir.