Ce lecteur se réjouit de l’opposition des Portugais de Covas do Barroso à l’exploitation d’une mine de lithium dans leur région. Sous le titre «Un village contre la mine», leur combat était raconté dans l’Echo Magazine n°15 sorti le 11 avril.

Salutaire et exemplaire, l’engagement des habitants de Covas do Barroso opposés à l’implantation d’une mine de lithium à ciel ouvert dans leur belle région boisée et verdoyante du nord du Portugal. Si comme d’habitude l’entreprise, curieusement adoubée par l’agence portugaise de l’environnement, a fait miroiter les avantages économiques et d’emplois que cette exploitation allait représenter pour ce village de 150 habitants et sa région, elle n’en a pas moins fait fi des conséquences écologiques et environnementales d’une telle production avide de ressources en eau à l’heure de son manque pour cause de réchauffement climatique.

Le problème général de cette affaire ambivalente est lié au fait que nous sommes conditionnés et harcelés de toute part avec l’échéance de 2050 pour en finir avec l’usage d’énergies fossiles. Le lithium est ainsi devenu ce composant énergétique salvateur prioritaire pour la fabrication des batteries quitte à éventrer champs, forêts, réserves naturelles, zones humides, parcs nationaux en plaine ou en montagne. Est-ce bien raisonnable? Savons-nous si demain il y aura assez d’électricité pour alimenter les milliards de batteries en tous genres en circulation? Avons-nous imaginé à quoi ressembleraient toutes les terres trouées du monde comme de l’emmental? Peut-être que les alternatives les plus fiables en regard à ces questions seraient l’encouragement massif de toute mobilité douce et la multiplication des transports publics, ferroviaires et de navigation à bas coût. La solution ne peut pas se trouver dans l’exploitation sans fin et sans limite de nos ressources. Sachons nous rappeler combien la sagesse des Indiens d’Amérique du Nord, des Andes et d’Amazonie, chérissant la terre mère, la Pacha Mama, est plus que jamais d’actualité. Dans ce sens-là, la communauté villageoise de Covas do Barroso a raison de dire «Non aux mines, oui à la vie», car ils sauvent tous les jours la planète en se consacrant à l’agriculture, à l’élevage et à la protection de leurs forêts.