Un long chemin

Ce lecteur s’exprime sur la violence qui sévit actuellement au Moyen-Orient.

Toute souffrance humaine mérite notre compassion. Nous savons aussi que la violence est au cœur de l’homme. La loi du talion, «Œil pour œil, dent pour dent», permit de réduire la violence sans y mettre fin. Puis le Fils de l’Homme est mort, rendant crédible un message universel qui révolutionna l’humanité. Quelques décennies plus tard, l’empereur Titus mit fin à un royaume d’Israël probablement devenu arrogant. Au 7e siècle, un prophète se disant inspiré par Dieu réintroduisit l’homicide en réactualisant la barbarie. Ceux qui succédèrent au premier furent souvent des martyrs. Quant au successeur présumé du second, il fut assassiné. J’ai eu l’occasion d’aller en Palestine avant la guerre du Liban de 1975 et peux témoigner qu’il y avait là des Arabes chrétiens dont notre guide. Que sont-ils devenus? Car c’est à eux que je pense d’abord. Depuis la création de l’ONU, les conflits entre Etats sont censés se résoudre devant son Assemblée générale, sachant que l’islam n’est pas un Etat. La création de l’Etat d’Israël fut acceptée en 1947 avec un plan de partage en deux Etats indépendants, Jérusalem étant placée sous régime international. Mais la partition fut refusée par la partie arabe. L’année suivante, l’Etat d’Israël fut proclamé. Suivit la première guerre israélo-arabe ayant pour but l’élimination physique et complète du nouvel Etat. Deux autres guerres n’eurent pas plus de succès. Le FPLP chercha alors à internationaliser le conflit qui concerna la Suisse en 1969 avec l’attentat de Kloten et le détournement d’avions à Zarka l’année suivante. D’autres attentats terroristes suivirent sans aboutir à la concrétisation d’un rêve aussi stupide que chimérique. Anouar el-Sadate et Yitzhak Rabin cherchèrent à faire avancer la paix, mais ils furent assassinés par des extrémistes de leurs propres camps. Face à son impuissance, le Hamas a récemment choisi le chaos. N’en attendons pas le moindre progrès. Il faudra bien un jour s’asseoir à la table des négociations, mais le Hamas, avec deux millions de Gazaouis et plusieurs dizaines d’Israéliens en otage, a perdu toute crédibilité. Quant au gouvernement israélien actuel, malgré le soutien d’une partie de sa population désireuse de paix, il continue de se laisser conduire par des religieux toujours aussi aveugles et obtus que du temps du Christ. Pour arriver à la paix il faut être deux, se pardonner pour le passé et regarder vers l’avant sans jamais perdre espoir. Car c’est un long chemin. 

Edouard Coquoz, Genève

 

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