Sculptures bibliques Spécial
«Le cœur s’exprime directement, les mains font ce qu’il veut»: l’oraison et la prière inspirent à Alexandra Kock des figures bibliques qu’elle sculpte dans l’argile. Pour exprimer un mystère et un appel à la vie à travers saints, anges, apôtres et prophètes.
Jonas surgit de la baleine, le bras tendu et le regard tourné vers le ciel, la main droite prenant appui sur la bouche de l’animal. Dans la Bible, le cétacé rejette le prophète sur terre (Jon 2, 11). Alexandra Kock en a fait une «préfiguration du Christ. Il jaillit comme un ressuscité. Et Jésus avait dit à la foule qu’elle n’aurait de signe que celui de Jonas» (Lc 11, 29).
Les représentations de l’artiste, architecte paysagiste de formation, s’écartent des canons. Son Samson porte des cornes rappelant le bélier du sacrifice d’Isaac et l’agneau qui enlève les péchés du monde; son ange Gabriel et sa Vierge se touchent lors de l’Annonciation: «Il y a une intimité entre Marie et l’envoyé de Dieu parce qu’il y a une intimité entre Marie et Dieu».
Talent à faire fructifier
Comme Jonas, toutes ces sculptures sont nées d’un jaillissement. «Elles viennent de la méditation de la Parole de Dieu. Je vois les messages que nous transmettent les personnages sur la vie en plénitude que nous sommes appelés à vivre», explique Alexandra Kock. La lecture de la Bible l’accompagne depuis sa conversion lors des Journées mondiales de la jeunesse à Rome en 2000. Avant, elle ne connaissait pas Dieu; depuis, elle a fait une licence en théologie pour assouvir sa soif de connaissances et de sa Parole: «Elle est vivante, elle me parle maintenant».
Son rapport à la sculpture procède d’un même mouvement. «C’est un don que j’ai découvert à Paris dans l’atelier d’une amie artiste, raconte-t-elle. Son mari m’avait proposé de réaliser un personnage de la crèche. J’ai fait un roi mage et les gens s’extasiaient devant lui.» De retour en Suisse, elle achète de l’argile et constate que les formes jaillissent de son cœur sans qu’elle ne suive une formation: «Je pense que c’est vraiment un don».
«J’aimerais le mettre à disposition des hommes pour qu’ils découvrent l’amour de Dieu. On pourrait faire de la catéchèse ou de l’exégèse biblique à partir de ces figures». Elle les a exposées dernièrement dans sa commune de Coppet (VD) et les visiteurs ont été touchés par ses personnages, les reconnaissant malgré l’absence des symboles habituels. «Je les fais tels que je les sens dans mon cœur.»