Des compromis, pas du bruit Spécial
Deux partis sont au sommet de l’échiquier politique, mais ils n’en sont pas au centre. L’UDC, qui a conforté sa position le 22 octobre et le PS, qui n’est plus menacé par le PLR, sont sereins. Et mécontents. Les socialistes promettent depuis le soir du scrutin de mener une politique d’opposition durant la prochaine législature, à grands coups de référendums et d’initiatives populaires. Une stratégie d’opposition tout en occupant deux sièges sur sept au sein du gouvernement. L’UDC, qui cherche à nous faire croire qu’elle ne parvient pas à se faire entendre à Berne, ne fait pas autre chose. Un constat s’impose: les deux plus grands partis sont aussi les plus bruyants.
Malgré une position confortable, ils contribuent de façon importante à la polarisation du débat politique dans notre pays. Qui perd peu à peu son habitude du calme et de la recherche de compromis. Les promesses des socialistes pour les quatre années à venir, tenues avec un vocabulaire de campagne électorale, laissent penser qu’ils espèrent peu de ce nouveau Parlement, mais aussi qu’ils ne sont pas prêts à mettre beaucoup de bonne volonté dans la discussion. Résoudre les problèmes importants et urgents – qui pour certains perdurent depuis de nombreuses années, comme celui des primes maladie – nécessite un autre état d’esprit.
Les deux plus grands partis sont aussi les plus bruyants.
C’est à se demander s’il ne faudrait pas exclure du Conseil fédéral les partis qui se comportent comme s’ils n’en étaient pas membres. A quoi bon les réunir, si trouver un consensus efficace leur semble impossible alors que les résultats des élections viennent à peine d’être dévoilés? Autant laisser la place à des partis plus attachés à la recherche de solutions communes, lesquels connaissent moins de succès électoral: le calme est un défaut plus qu’une qualité en période de campagne.
Jusqu’au renouvellement intégral du Conseil fédéral en décembre, journalistes et politiciens seront obnubilés par l’attribution des sièges: faut-il privilégier le Centre au détriment du PLR ou intégrer les Verts? La réponse aux inquiétudes des Suisses ne se trouve certainement pas dans ces calculs d’épicier.
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