L’Eglise est universelle Spécial
L’Eglise catholique est en chemin, guidée par l’Esprit, sous la houlette du pape François qui réunit des évêques et des représentants du monde entier à Rome pour l’avant-dernière étape du processus synodal, et c’est réjouissant. Mais il est resserré, le chemin qui conduit à la vie (Mt 7, 14); il faut se méfier du large chemin pavé de bonnes intentions. Le synode doit ressembler aux promenades du dimanche où l’on va conversant sans se fixer de but au préalable. On ne se hâte pas afin de mieux s’écouter. C’est cela, l’Eglise synodale: une Eglise «de l’écoute», qui sait «qu’elle a beaucoup à apprendre», selon l’Instrumentum laboris, le document mis à disposition des membres de cette assemblée. Ses auteurs, au terme des phases nationale et continentale, ont tenu à souligner que l’Eglise synodale «se caractérise aussi par la capacité de gérer les tensions».
Des tensions ne peuvent manquer de surgir si certains entendent que ce synode, qui n’est pas un parlement en quête d’une majorité, leur donne raison sur, par exemple, l’ordination des femmes parce que les temps ont changé et que la société a évolué. L’Eglise, on ne peut l’oublier, est répandue à travers le monde; et l’Europe ne peut imposer à tous l’esprit de son temps – qui n’est d’ailleurs pas commun à tout le continent, l’Eglise de Pologne n’étant pas celle d’Allemagne.
La voie synodale est courageuse, elle est audacieuse. Elle peut être dangereuse.
Les tenants d’un changement rapide, ceux qui ont leur liste d’exigences, seront déçus, et c’est tant mieux. Peut-être seront-ils tentés – l’enjeu étant de valoriser la diversité «sans la réduire à l’uniformité» – de réclamer plus d’autonomie pour les Eglises nationales. Cette solution est illusoire – accordez donc Grisons et Zurichois dans leur diocèse commun – et aurait le malheur de donner à chaque Eglise la certitude d’être la meilleure parce que plus progressiste ou plus traditionaliste. La voie synodale est courageuse, elle est audacieuse. Elle peut être dangereuse si on oublie que l’Eglise, qui prie pour l’unité des chrétiens et demande chaque dimanche à Dieu de rassembler ses enfants dispersés, est universelle. Et qu’il s’agit de cheminer tous ensemble. En adaptant son pas.
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