TV: le nazisme autrichien Spécial
Ce numéro des Coulisses de l’histoire plonge dans le passé peu glorieux de la terre natale du Führer, véritable laboratoire des politiques antijuives du Troisième Reich. Un documentaire bien loin des idées reçues et des a priori tenaces qui collent à l’Autriche.
L’histoire a fait du nazisme une affaire allemande, mettant de côté le rôle joué par l’Autriche, pays natal d’Adolph Hitler et véritable laboratoire des politiques antisémites. Mais avec le temps, la connaissance du passé s’affine et les certitudes sont bousculées. L’excellent documentaire de Barbara Necek, Le nazisme, une aventure autrichienne, plonge le téléspectateur dans une autre Autriche, acquise au nazisme dès le début et véritable berceau de l’idéologie antijuive. Fin 1918, l’Empire austro-hongrois est vaincu et dépecé. La monarchie danubienne s’effondre et donne naissance à une jeune République. Les temps sont durs, la misère et le chômage explosent: les racines du mal peuvent prospérer et faire le lit du pangermanisme, un courant pétri d’antisémitisme et de xénophobie. Ainsi, en 1933, quand le jeune Autrichien Adolph Hitler, exilé en Allemagne, accède au pouvoir et devient le Führer, cela donne des ailes aux nazis d’Autriche. Et même si dans un premier temps, trop fougueux, ses membres doivent se cacher, le mouvement fasciste autrichien monte en puissance.
Aryanisation de la société
Plus tard, au moment de l’Anschluss, l’enthousiasme règne, les Autrichiens sont acquis à la cause du Reich! Ils participent activement à la politique d’«hygiène raciale» et d’aryanisation de la société prônée par les Allemands. Pire, l’Autriche donne à ses voisins des personnalités connues qui deviendront des modèles pour les autres cadres du régime comme Ernst Kaltenbrunner, Arthur Seyss-Inquart ou encore Adolf Eichmann. L’Autriche sera aussi le premier pays à déporter des juifs. Pourtant, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le pays parviendra à se faire passer pour la «première victime du nazisme» avant de sortir du déni, au début des années 1990, en reconnaissant sa responsabilité dans les crimes commis et en présentant des excuses au peuple juif.
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