Perdons les raisons! Spécial

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  • Faut-il sauver la planète pour nos enfants et nos petits-enfants? Ainsi posée, la question peut paraître saugrenue tant la réponse – il ne semble pas que plusieurs soient possibles – est évidente: bien sûr que non. Les gypaètes se suffisent à eux-mêmes, comme ce qu’il reste des glaciers, et les fleurs sauvages, et les poissons des lacs et des rivières, et les renards et les chamois. La nature mérite le respect et la considération par ce qu’elle est et parce qu’elle est; la raison pour laquelle la planète doit être sauvée, c’est la planète elle-même.

    Mais un instinct primaire, un réflexe qu’il faut bien dire malheureux, nous pousse à toujours chercher des raisons à toute action, à lui chercher aussi un bénéfice, pour nous ou nos descendants. Jusqu’à présent, cela n’a guère profité à l’environnement. Tout simplement parce qu’aucune raison n’est acceptable unanimement. Toute motivation engendre une contestation, une controverse – et, dans le cas du climat, une perte de temps regrettable. Et parce que, l’humain mis au centre, ce sont son action et son inaction qui accaparent la discussion. L’appel à assurer l’avenir des uns s’apparente à une mise en accusation du passé des autres – c’est à n’en pas douter la base d’un dialogue sain et fructueux... Et ainsi on ergote, et ainsi on argue, et on blâme la viande, on reproche l’avion. Et on s’accable mutuellement, jeunes et vieux, bobos et campagnards. Pendant que fondent les glaciers et que disparaissent des insectes.

    La raison pour laquelle la planète doit être sauvée, c’est la planète elle-même.

    Remettre la principale concernée au centre – ou, mieux, au cœur – de la discussion change la perspective. Croire que l’homme est responsable du changement climatique ou non n’importe même plus vraiment lorsque l’on s’intéresse à la nature. Personne ne veut que les glaciers disparaissent ni ne souhaite que les oiseaux s’étouffent avec des sacs en plastique – et pourtant, c’est ce qui se passe. Si rouler moins permet aux rivières de couler, si voler moins permet aux oiseaux de planer, cela ne suffit-il pas à justifier un effort? C’est à la nature, et à rien d’autre, qu’il faudra penser le 18 juin – et les autres jours. 

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