Une vie qui fait signe Spécial
Une vie qui fait signe vers l’unité de l’être. «Les moines aspirent à ce que tout tienne, à ce que leur vie soit cohérente. Dans un style de vie qui leur est tout particulier, ils se laissent désamarrer et dépouiller de l’inessentiel», écrit Raphaël Buyse, prêtre à Lille, dans Autrement, Dieu (Bayard Editions), l’histoire d’un retournement. Un an passé dans la communauté bénédictine de Clerlande, près de Bruxelles, l’a décapé et recentré.
«Ces hommes m’ont révélé la beauté mate de l’existence et la valeur du temps», et que Dieu est en chacun, à l’intime de ses joies et de ses détresses: «Il n’y a rien à chercher ailleurs que dans la profondeur du quotidien», sa fragilité et sa grandeur. Ce chemin, douloureux à certaines heures, est un itinéraire spirituel. Prenant en compte la beauté et la misère de l’homme, il donne envie d’être «libre et unifié, c’est-à-dire plus humain».
Donnés à Dieu et aux hommes, religieux et religieuses font signe vers un ailleurs.
Etrange consonance entre l’ouvrage que je lis en ce moment et le dossier que nous vous proposons en ouverture de notre hebdomadaire. Nous sommes allés voir plusieurs communautés, contemplatives et apostoliques, du canton de Fribourg, où elles sont particulièrement nombreuses, pour les interroger sur leur avenir. Le constat est le même partout: vieillissement, relève quasi nulle en Europe, difficultés pratiques – des bâtiments devenus trop grands, des tâches à assumer avec moins de forces vives. La vie religieuse n’attire plus, ou peu, dans une société éclatée et individualiste. Parce que, peut-être, on n’en saisit plus le sens: donnés à Dieu et aux hommes, religieux et religieuses font signe vers un ailleurs et une plénitude qui n’est rien d’autre qu’une unification intérieure.
L’avenir, sans doute, est entre les mains des laïcs. Organisés en mouvements dont beaucoup sont rassemblés dans la Communauté romande de l’apostolat des laïcs, ils s’engagent sur les terrains spirituel, apostolique et caritatif dans la fidélité à l’Eglise. Dépositaires des charismes des communautés, ils les incarnent dans leurs engagements quotidiens. Une autre forme de vie, mais qui préserve l’essentiel: l’inspiration des fondateurs et des repères dans un monde en quête d’unité.
Articles en relation

Crêt-Bérard a 70 ans
Crêt-Bérard a fêté les 1er et 2 juillet ses 70 ans d’existence et les 75 ans du projet. «La maison de l’Eglise et du Pays», sur les hauts de Puidoux (VD), accueille chacun pour une retraite, un séminaire ou une visite dans un cadre propice à la réflexion et à la méditation.

Dieu rencontré dans la fragilité
Anne Charmillot a prononcé ses vœux le 19 mars à l’âge de 40 ans, vingt ans après avoir ressenti un premier appel. Elle est passée par l’épreuve d’un burn out avant de sentir émerger un oui qui l’a menée chez les Sœurs de Saint-Maurice.

Sœur Yvette fait ses valises pour l’Afrique
Alors que la congrégation de la Sainte Famille assurait un apostolat en Suisse romande depuis près de 70 ans, Sœur Yvette en est aujourd’hui la dernière représentante. A 81 ans, elle s’apprête à quitter Courrendlin (JU) pour l’Afrique. La fin d’une présence religieuse pour la région, mais le début d’une aventure pour cette assoiffée de l’Evangile.